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Monter, descendre ... ça glisse pareil.
27 janvier 2013

Nouvelle serrure, nouvelle vie ...

Un rien et je m'emballe moi ...

Parce que finalement devant l'inéluctable réalité qui est que j'ai à faire a de sacrés cons et la répétition de mises en garde diverses et variées d'un entourage de plus en plus angoissé à mesure que le mois de janvier s'approche de la fin, notre héroïne (je), décida sur un coup de tête

mais aussi à un moment où elle avait 5 minutes pour y penser

mais aussi au moment ou un gentil contributeur émis l'idée de prendre des actions sur sa serrure

de changer la serrure 4 points dont l'ignoble propriétaire refusa d'entrée de me rendre une clé, lorsque je me suis installée il y a 2 ans, depuis j'ai erré de menaces réelles en vraies paranos jusqu'à ce jour de novembre ou glaçée dans un appartement glaçial et à bout, je l'envoyai vertement chier du fin fond de mes 4 couvertures 8 pulls jeans, collants chaussettes, en exigeant le remplacement du radiateur fautif sous peine de poursuites pour maltraitances sur locataire, ce qui nous ramène à aujourd'hui ou une jolie notification de recommandé m'attendait dans la boite aux lettres.

Le contenu étant un prosaïque "dégage tout de suite" (ou je te fais buter par la mafia russe) et l'insistance telle que je doutais à peine au 1er février de ne pouvoir rentrer chez moi de mon appartement dont le loyer est payé, difficilement, certes, mais payé.

L'amicale du Japhyton aux abois, un change ta serrure unanime fusa de tous les coins de Paris, d'un côté l'on me fit valoir que c'était inutile qu'un gros con ferait casser la porte de toutes façons, de l'autre on m'expliqua longuement que la serrure ferait toute la différence entre perdre mes affaires et une grosse galère injuste et anonyme et des poursuites pour violation de domicile.

Or je suis encore dans cette période ou il semblerait que j'ai décidé à l'insu de mon plein gré que l'injustice n'était plus quelque chose d'indispensable à la bonne marche de ma vie. Ca a démarré ce matin d'octobre ou je décidai de rendre les armes au boulot face à ce qui est le quotidien du précaire : l'impossibilité du choix et la dégringolade totale dans des méandres sales et puants des abus moraux divers et variés, tombant en pluie boueuse chaque jour qu'Indiana Jones fait.

Plantée devant mon ordi, je me suis demandée si je resterai là si seulement j'avais 3 millions d'euros sur mon compte. La réponse étant "non" je suis partie ce jour là en sachant que je ne reviendrai jamais. J'ai inventé un choix là ou il n'existait pas. Cela peut sembler bizarre et risqué, mais moi ça m'a semblé super logique et c'était pas plus risqué que rester dans un taf ou je bossais 80 heures par semaine sans être payée de façon à pouvoir me nourrir ou même régler les transports. Ce boulot m'a d'ailleurs permis de démarrer une carrière de délinquante experte, épuisée, paniquée et donc jetée hors du monde à ce point de casser des distributeurs de bouffe à la recherche de 3 ronds pour pouvoir bouffer, frauder non stop dans les transports sans même un frémissement et je commençais à envisager sérieusement des vols plus conséquents, que ce soit de la bouffe au supermarché ou des portefeuilles qui dépassent des pantalons, des sacs des vestes quand j'ai arrêté.

L'avantage ? Je suis tombée à 50 kilos découvrant par la même l'étrangeté d'un physique d'alien au ventre plat, j'ai toujours été fière d'arborer un minuscule bide depuis le jour ou j'ai découvert qu'Eluard en fit l'éloge.

L'inconvenient ? 28 de tension c'est le mal. C'est l'arrêt cardiaque au coin de la rue, l'embolie cérébrale en clignant des paupières, un miracle aussi normalement à ce stade j'aurais du être déjà morte.

Je ne sais pas ce qui s'est passé mais la vapeur de ma vie s'est inversée et il est probable, mais cela reste à prouver, que la longue et totale dégringolade, comme volontairement entamée il y a ... très longtemps mais devenue effective dans ma vie il y a 4 ans,  se soit arrêtée net ce matin d'octobre ou je décidai de faire comme si j'avais 3 millions d'euros sur mon compte.

Bref, pour la serrure, j'ai passé un coup de fil, un beau mec qui sentait bon, qui m'est apparu tel un ange de miséricorde et qui n'a pas compris pourquoi j'insistai tant pour lui faire une tartine beurrée à la confiture de myrtille, est passé 30 minutes après et 1 heure plus tard j'avais une serrure toute neuve, une nouvelle urgence (trouver le montant incroyablement dingue du chèque - mais finalement peu elevé eût égard à ce que cette précaution m'épargne de peur et d'humiliation - avant la date d'encaissement) et je me sentais bizarre ... Je me sens toujours bizarre, je me demande si en démarrant par là je ne me serais pas épargné bien des soucis. Ne pas changer la serrure, sachant qu'un être particulièrement désagréable, tendant vers le mal attentionné - sa décision, pourtant risquée, de tenter de me jeter 5 mois avant la fin du bail étant la preuve ultime que la possibilité de nuire prime sur sa propre tranquilité - avait les clés de chez moi, c'était finalement comme vivre avec la porte ouverte, la porte de ma vie ouverte à tout ce qui peut être malveillant et menaçant, sans jamais avoir l'idée de la fermer, sans jamais savoir comment faire.

 

En fait, il suffisait d'appeler un serrurier.

 

 

 

 

 

 

 

 

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