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Monter, descendre ... ça glisse pareil.
23 août 2013

Welcome back

J'écris ça pas persuadée, pas sure de moi. Welcome back ... si tu veux ? J'ai failli rajouter.

Il faut respirer, regarder ses mains, souffler, retenir des larmes. Se débattre, faut se débattre, se battre avec la douleur une vraie pulsation de haine, d'incompréhension, de sentiment de trahison, confusion, feu de l'enfer, vengeance tout y passe. Respirer, composer avec cette douleur qui n'est pas de toi ce trajet de cendres mouillées, toute cette boue. Les larmes m'étouffent sans savoir sortir, je ne sais pas par où commencer. Commencer par finir.

 

Alors je vais sur les traces pourries de cette nana pourrie, une dernière fois. Dire adieu à tout ça, à tout ce qui est laid, tout ce que je ne suis pas. Pour être sure, mais sure de quoi ? Sure que je souffre à mort ou sure que je vais réussir à refermer l'enfer et le laisser derrière ? Evidemment le sujet tombe pile poil. Pile poil comme d'hab depuis des mois. Tout devient rouge, noir, fluo, orange criard, tout devient fou, les mots sautent sur l'écran, je peux plus rien lire. Quand tu n'étais pas là, j'ai testé, quand tu n'es pas là, il ne se passe rien, de l'indifférence totale. Je décide de relire en faisant l'innocente, je décide de lire comme si j'étais innocente. Je décide que je suis innocente, toute neuve.

Respire.

J'ai l'impression que la haine va m'étouffer et m'anéantir. 3 minutes avant, j'étais tout amour toute joie tout désir je suis passée à l'état de chose carbonisée, une sorcière haineuse. Est ce que je ressemble à ma mère ? Est ce que je ressemble à ma mère dont je ne reconnais plus le visage, dont je cherche, désolée le souvenir dans des traits durcis et ses yeux durs comme des petites billes de plomb, toutes noires, je ne reconnais même plus sa voix, tout en elle n'est que dureté, abandon. Est ce que c'est la douleur ? est ce que c'est la solitude qui fait ça ? Est ce que tu me regardes en cherchant dans mes traits une femme que tu as eu l'impression de connaître et d'aimer, repoussé par ce qui se révèle être l'examen minutieux de la colère et de la haine. La passion de la destruction plantée au fond des yeux.

Parfois je le sens, j'ai le fond des yeux qui brûle de haine comme l'enfer ou j'ai glissé.

Respire

Je me raccroche aux petites choses, aux toutes petites choses, un copain m'a envoyé un "bisou" gratuit cet après midi, une de mes amies me prend longuement dans ses bras pour me dire bonjour, cet été avec Ti on a pris le petit déj presque tous les matins ensemble, dans un troquet du quartier sous un soleil tout doux, Maxine, solaire et ses moulinets de bras, Anne qui me dit qu'elle m'adore, avec un sourire adorateur, la dernière fois que mon frère m'a pris dans ses bras. Le sourire des gens qui me connaissent quand ils me voient. On dirait qu'ils me voient. Qu'ils me voient vraiment, comme tu me voyais toi.

De l'air. 

J'essaie de me souvenir de qui j'étais. Qui j'étais envoyait des mails énamourés, timides, plein de respect, tendres ... est ce que tu es là ? chuchoté et timide. Qui j'étais essayait de parler, faisait des efforts démentiels pour se faire comprendre sans blesser, sans heurter.

Qui j'étais ?

J'étais la somme de toute une vie, la somme d'amis, la somme d'allers et venues un peu partout, la somme de soirées, la somme de mes délires avec personne pour commenter, la somme d'abandons complets avec brio ou à la petite semaine, la somme de rencontres drôles, déroutantes, assommantes, la somme d'un fric accumulé en claquant des doigts, la somme de la liberté, de la facilité, un truc léger qui n'avait pas envie d'être lourd. Impossible à attraper, impossible à attacher.

Qui j'étais ?

Le mélange de rires, de fureur et de luttes, toujours atrocement honnête, toujours aimante, toujours ...

Qui j'étais ?

Qui t'attendait au mois d'août, dispersée comme absente, les amis se plaignaient que j'étais partie avec toi. J'étais fière d'être partie avec toi, fière d'être amoureuse, de me sentir comme entortillée de pieds à la tête à toi, à ton battement à toi, fière de toi que tu aies réussi à voler mon attention au monde entier, fière que tu sois le seul à savoir faire ça. Qui t'attendait timide et précieuse, inquiète mais je savais. Je savais que tu pensais à moi. C'était dans l'air à chaque seconde.

Qui j'étais ?

Avant qu'une inconnue me travaille au corps comme un gros paysan retournerai la terre avec sa charrue effilée et rouillée, laissant des longs sillons couleur merde, couleur saleté, dont on ne sait même pas si au final tu la connais puisque tu n'as rien dit et que je n'ai rien demandé. L'on m'a affirmé ensuite qu'il fallait arrêter avec ça que ce qui n'était pas dit sur certifié averé n'existait pas ou pas ailleurs que dans ma tête dépassée, terrifiée par une noirceur jaillie des profondeurs.

Qui j'étais ?

J'adore encore ce moment volé, intimidée à une table de café, j'observais ta cheville fatiguée, je l'aimais, j'aimais cette cheville qui dépassait sous le pantalon blanc et le mollet et le genou la cuisse sculpturale, le sexe magnifique si doux, j'aimais le torse et les pectoraux, les épaules et le cou et ton visage sérieux encadré par tes cheveux noirs fous. J'aimais ton silence timide et gêné et j'ai écrit tout ça.

Qui j'étais je l'ai écrit ici. Je n'ai pas retrouvé le mot de passe, un moment de tristesse violent et pur comme le cristal. La seule chose pure et vraie depuis des mois, la seule chose qui t'appartiennent vraiment cette tristesse claire comme de l'eau de roche, claire et fraiche, reposante. La seule chose sincère et vraie, le chagrin d'avoir perdu les précieux souvenirs de ta présence. Ta clarté.

Qui étions nous en cette fin août ou le pire était à venir, inconsciente je l'affrontais souriante et bronzée, détendue, prête au meilleur et c'est là que tu m'es apparu léger comme l'air beau comme l'absolu. Quel absolu ?

Et je me bats comme une lionne, au point d'écrire alors que je ne peux même plus mes mots ont été broyés, brisés, emmiettés par le chagrin, je me débats comme une démone, pour toi, parce que je n'aime que toi.

 

 

 

 

 

 

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