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Monter, descendre ... ça glisse pareil.
31 janvier 2008

Last time I cried

La dernière fois où j'ai pleuré c'était cette nuit, enfin ce matin tôt. Ce que Darren Aronofsky ne sait pas faire parce que vissé sur son nombril Guillermo del Toro le fait très bien. Ce matin très tôt, vers 5h00 je regardais le Labyrinthe de Pan. Méfiante, certaines personnes m'ayant fait part de leur amère déception ne trouvant dans ce film ni fées ni lyrisme mais que de la violence. Aussi quand le Capitaine de Guardia Civil omplètement taré interprété par un acteur que je déteste détruit le visage d'un paysan du coin à coup de couteaux en gros plan j'étais déjà prévenue et j'étais cachée sous un oreiller, oreilles bouchées à attendre que cela passe.

Ce film n'est pas violent. Pas plus que la réalité en fait. C'est ce qui s'est passé pendant l'Espagne sous Franco, c'est ce qui se passe encore partout, c'est ce qui se passe dans un pays où le peuple laisse le gouvernement parler et agir à sa place, et modifier la constitution par exemple. Je n'ai pas été choquée que l'on dépeigne le régime de Franco tel qu'il était, de manière aussi violente, surtout à l'heure actuelle. Tout le monde a oublié et c'est une bonne idée que de le rappeler.

Dans le Labyrinthe de Pan une petite fille se voit confier trois missions pour pouvoir rejoindre le royaume dans lequel elle sera une princesse. Trois missions devant prouver qu'elle n'est pas devenue humaine, puisque d'après la légende elle est née au pays des fées. J'ai beaucoup aimé les 3 missions. Pour ne pas être considéré comme humain par les fées il faut savoir faire preuve de courage, de force morale et de compassion. Je crois que moi et Pan on pense la même chose des humains. Comme dans la vie, elle est seule pour accomplir ces missions qui sont terrifiantes et ses adversaires en face sont dépourvu de pitié. Le monde des humains évolue au même rythme, aussi violent que le monde féerique dans lequel elle vit en parallèle, aussi désespérant et alors qu'elle échoue Pan l'abandonne et tout s'écroule autour d'elle.   

J'ai flippé beaucoup jusqu'à grincer des dents au fond de mon plumard alors qu'elle se fait tracer par un ogre. L'esthétisme très particulier renforce ce sentiment étouffant et angoissant. La symbolique forte du film ne fait qu'augmenter le malaise. C'est un très beau film, sans concessions, sans fausse modestie, sans compassion ni tentatives d'explication à la mort moi le biniou. Je comprends qu'on ne l'ai pas aimé. C'est un film comme l'enfance, à vivre comme il passe et au même titre que la petite fille nous sommes coincés dans d'incessants allers retours entre les deux mondes, condamnés à inventer nos propres portes de sortie nous même à la craie sur un mur blême. Hésitant entre l'incrédulité et la tentation de tout faire pour nous évader.

J'ai tenté de retenir mes larmes alors que le film finissait, c'était peine perdue puisqu'il ne s'agissait pas d'une larmichette émue mais d'un torrent de larmes en provenance directe du coeur du monde. J'ai souhaité de toutes mes forces que ce soit vrai. J'espère que toutes les petites filles de la planète victimes de la folie des hommes deviennent des princesses au royaume des fées.

333px_Francisco_Goya___Saturno_devorando_a_un_hijo

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