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Monter, descendre ... ça glisse pareil.
17 mars 2012

Lucia

 

L'autre jour une femme qui s'appelle Lucia, lumière, s'est assise à ma table sans être invitée. La Rolls depuis le temps il a hérité de tout un tas de noms bizarres et ingérables, lulu, marcel, bébé, parce que j'aime bien appeler bébé un homme qui fait 4m12 et que rien ne fait plier, je l'appelle Luz aussi parfois.

Elle avait perdu son  briquet, je lui ai donné le mien. Elle m'a fait parler. Les hommes, la vie, Paris, Rio, elle arrivait de Rio ou tout est parfait selon selon ses mots, je n'ai pas eu envie de répondre favelas, gangs, assassinats d'enfants ... pour quelques instants j'ai eu envie que Lucia ait raison, que certaines parties du monde soient à ce point merveilleuses et enchanteresses, tout le monde danse en marchant, tout le monde se sourit et se parle, tout le monde est beau et gorgé de samba et de soleil. Rio ...

 

Je devais aller à Rio, il y a longtemps, une urgence m'attendait là bas, un homme surement, un amour, un secret quelque chose à découvrir quelque chose de nouveau... je devais aller à Rio, à New York, à Tahiti, à Vienne, je devais faire le tour du monde sous d'autres auspices, a priori la vie en a décidé autrement. La vie a décidé que je deviendrai quelqu'un d'autre.

 

Mais assise devant Lucia au moins je suis moi. Toujours la même à faire de la place à sa table pour qui viendra lui parler du monde, lui raconter des choses nouvelles, partager, une clope, un sourire, un café ... de toutes façons de djakarta à rio le café à le même goût non ? Et les gens sont les mêmes ... sourires, coeurs blessés en bandoulière, toujours ce besoin vital qu'on les regarde, qu'on les voie, qu'on les écoute. D'avoir quelqu'un en face qui leur signifie qu'ils sont là, quelqu'un qui se souviendra d'eux.

Lucia m'assène de son accent qui me donne envie de sauter dans le premier avion pour le Brésil, que ça se voit que j'aime un homme, que je l'aime à ce point que quand on me regarde on a l'impression de le voir. On me dit toujours ça. Il y a même eu ce peintre qui l'a dessiné quasiment à la perfection rien qu'en me regardant.

Ca doit être éprouvant pour la Rolls ce rayonnement de lui en permanence ...

"C'est dur non ? il vient d'où ?"... "Ce sont les pires" les pires en appuyant sur le p et en donnant au I une rondeur qu'il ne peut avoir que sur la cote brésilienne et il est vraiment un pire comme ça.

Un pyhrre. 

Elle continue à parler me raconte la chaudière qui a pété, elle a froid à la tête. Son manteau doit couter 15 000 euros au bas mot.

C'est l'heure de partir, elle se lève légère et en se retournant pour traverser la rue me lance qu'il ne faut pas lâcher, pas abandonner cet homme que j'aime.

 

Il aura fallu qu'une étrangère prenne l'avion de Rio pour que j'obtienne la réponse à mes questions.

 

 

 

 

 

 

 

 

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