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Monter, descendre ... ça glisse pareil.
27 janvier 2008

Brûler la moquette

C'est sur un tapis afghan décimé par les trous de boulettes que j'ai découvert "More", film culte s'il en est. Mon état s'apparentant alors à un coma léger, le film était idéal et bien que j'aie revu le film une dizaine de fois depuis, les seuls souvenirs azimutés qui me restent sont ceux du premier visionnage, enfumé. More pour moi c'est : Des tâches de couleur, les ailes d'un moulin géant, et une île désertique et glauque au large de l'Espagne. Il n'en fallait pas moins pour que ce film devienne un must have must live must breathe. Pour ne rien gâcher la bande originale est des Pink Floyd. Ma vie serait More ou ne serait pas le dieu Goa avait tranché.

C'est le premier DVD que j'ai acheté. Juste avant Hair, Easy Rider et le Mépris. Retrouvant les images culte de mon film culte une bonne décennie plus tard j'ai fait ce que tout le monde aurait fait : J'ai pleuré comme une vache complètement désabusée. J'avais bien fait de ma vie une déclinaison à l'infini du film More mais je n'avais pas eu la chance de finir comme le film. J'avais pris une route sans retour et bizarrement les routes sans retour ne sont pas les mêmes pour tout le monde, moi pauvre nase, je n'avais pas eu d'autre choix que de revenir en arrière...je ne suis pas une héroïne romantique.

Ma vie ne serait pas un trip géant sur les rochers d'Ibiza, d'ailleurs Ibiza ne ressemblait plus à ça depuis longtemps quand j'ai fini par y atterrir et la possibilité d'y faire une overdose tranquille est réduite à néant par la surpopulation hystérique. More finalement n'était qu'un film, la seule possibilité qu'il me restait de faire de ma vie un More le retour était de vider la bouteille de grand marnier pour les crêpes de me rouler un gros pet et de le fumer couchée sur la moquette en écoutant Pink Floyd et en tentant d'y mourir de chagrin.

Evidemment on ne meurt jamais de chagrin, le pire qui puisse arriver étant de se réveiller la gueule dans le sac sur la moquette le lendemain matin un joint éteint dans une main la bouteille de grand marnier dans l'autre David Gilmour beuglant dans le fond que the grass was greener ce que l'on sait. Mais diantre que ce genre de réveil est revigorant. Ma vie n'était peut être pas More mais était devenue au moins un film de Cassavettes. Me redressant tant bien que mal aussi pâteuse et sexy que Gena Rowlands dans "une femme sous influence" je me suis dis peut être, pour le moment,  je pourrais me contenter de ça.

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