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Monter, descendre ... ça glisse pareil.
20 juin 2011

Ce que je sais

 

On m'a dit un jour de ne jamais épouser un homme que j'aimerai. Jamais. "Si tu veux te marier épouse un homme que tu aimes bien, qui va bien s'occuper de toi, prendre soin de toi. Mais n'épouse jamais un homme que tu aimes."

 

Ca m'a marqué parce que j'avais beau avoir 15 ans trouvais que c'était foutrement pertinent. . Cet été là, je ne le savais pas encore mais je courais à vive allure dans une R5 rouge vers ... L'Homme de Ma Vie. Et alors que quelques jours plus tard je me glandais sévère dans un bled varois je l'ai vu Le Lui descendre l'unique rue du bled.

Grand, les yeux jaunes, la peau dorée. De belles boucles châtains lui encadraient le visage, ma grand mère aurait évoqué une apparition de Jésus pour moi il était un vrai cliché. Ce qui n'a rien empêché. 

Il ne reste rien de ce moment, rien du tout. Même en tant que souvenir c'est un moment qui me déplaît souverainement. J'étais une petite fille habillée sagement avec les vêtement choisis avec goût et tendresse par Maman et habitée par un feu dément, un désir de vie phénomènal qui bouffait tout sur son passage. Désir qui ne m'a jamais quittée et qui me rend folle parfois, folle de partir, de tout voir, de ne rien faire, de dire merde, de tout détruire sur mon passage, d'allumer des feux de joie partout.

Je voudrais revenir à ce moment de ma vie ... et plutot que de partir découvrir des horizons vains et inutiles avec la copine de ma grand mère je resterai sagement au bercail et ainsi je ne saurais jamais que tout est vanité. La vie est une histoire de vanité. Vivre est vain, inutile, encombrant.

Mais c'est un feu d'une force sans égale.

Ce qui s'émeut en moi, se débat en permanence, me blesse, me violente et me brusque. L'envie de rester assise par terre et ce feu incroyable dont la force et la férocité effraie parfois mes amis les plus proches.

Effraie tout le monde sauf Un. Comme le Dieu Grec de mes 15 ans n'était pas effrayé non plus.

Je crois que tout le monde parfois soupire après le bouton stop. Ca va trop vite, supplie son entourage : Stop tu vas trop vite. Tout le monde cherche le bouton rewind sur la télécommande. Tout le monde voudrait rester innocent, ou avoir vraiment le choix. Eviter sagement les erreurs, ne jamais avoir accordé d'importance à l'inutile. Ne jamais avoir dit certaines choses.

Tout le monde voudrait avoir la possibilité de s'épargner un jour.

Mais comment faire ? Ceux qui y arrivent sont ceux qui choisissent de se figer définitivement dans un temps choisi par eux même et leurs jours sont tristes, lents, les mêmes, ils étouffent mais tout vaut mieux plutot que souffrir encore et savoir qu'on est seul l'artisan de son malheur.

 

J'ai pour un homme un petit feu permanent, constant, immuable, depuis longtemps. Sa constance me désarme et il est impossible, vraiment impossible de m'en défaire, de l'éteindre, de le diriger ailleurs. Un feu nouveau comme issu de lui et qui s'ajoute au mien l'augmente, l'épure et fait de ce qui fut longtemps tourments et puissance destructrice une lumière chaude et rassurante. Et alors que ce mouvement rapide, joyeux, puissant annonçait l'espoir, le changement, d'intenses et durables changements il s'est heurté à une volonté de fer.

 

La volonté de tenir une parole donnée.

 

Là encore je vire et tourne dans des tourments inutiles. L'incompréhension, la jalousie, la haine parfois ... ce n'est pas faute d'avoir été prévenue. Comme si d'emblée il statuait factuel que personne vraiment personne ne pourrait le délivrer d'un serment si lourd, si profondèment ancré que quand bien même il n'y a plus de raisons depuis longtemps de rester, on reste là. Parce que pour moi la première ou l'unique fois qu'on "trompe" signifie que l'histoire est finie, quelque chose s'est passé qui fait que l'intérêt, le plaisir, le bien être de l'autre n'est plus au premier plan. Ne passe plus avant toute chose.

Et pour moi c'est la première fois ou l'on fait passer son bien être avant celui de l'autre qui signifie qu'on a trompé, que ce geste soit celui de se servir d'abord, de sortir avec ses amis plutôt que de rester, de rentrer trop tard à cause du travail ou de poser les mains sur une autre femme.

 

Ca serait trop dur pour un homme qui a besoin de se rassurer. Trop dur pour n'importe quel homme au 21es, mes exigences, mon incapacité au compromis qui fait que moi j'appelle en larmes ma soeur pour lui dire que j'ai parlé à un autre homme que Lui qui ne soit pas mon ami. Que je suis resté longtemps à discuter avec cet autre et que j'ai apprécié sa présence ...  j'ai même ri avec.

Bien sur ça touche, ça émeut, fend le coeur, c'est poignant. Ma soeur a ri gentiment "tu es trop entière, ce n'est pas grave, il ne t'en voudra pas"

 

Je suis comme ça. Le monde m'échappe, m'est incompréhensible. Et dès lors que mon coeur est touché, il me tombe sur la tête parce que je ne comprends plus l'autre, je ne me comprends plus moi. Pourquoi un autre homme me plairait il ? Pourquoi même se poser la question.

La vie est ainsi faite qu'on y vit plus. Et tous acceptent d'abandonner ce qui pour chacun d'entre nous est une vérité fondamentale tout simplement parce qu'elle est à l'origine physiologique, à la Highlander ... il ne peut y en avoir qu'un. Et il ne peut y en avoir qu'une.

 

Dans cette quète tout le monde oublie la patience, l'apprentissage, l'importance d'une certitude qui ne soit pas celle de la pensée mais celle du coeur, celle du corps, celle de l'âme. Certains récusent l'idée dès le premier écueil et fondent leur certitudes sur la rationalité, d'autres souffrent trop et finissent par compromettre auprès d'un désigné pour soigner.Personne ne veut s'accrocher à des idées soi disant surannées. Le monde va trop vite, il faut le suivre.

 

Moi pas. Moi je suis restée en arrière, guidée comme une aveugle sur une autoroute par mon propre feu, puissant et impossible ni à couver ni à éteindre, impossible pour moi à maîtriser, moi seule je ne peux en avoir la maîtrise. Et lorsque j'ai perdu espoir, lorsque j'ai perdu patience, lorsque je n'ai plus cru en rien et que j'ai su alors que cet unique n'existait pas c'est toujours ce qui m'a sauvée. Pour qu'un jour il s'apaise spontanèment, évidemment sur un regard unique.

 

Que dire de ça. Lorsque l'acquis et l'inné s'affrontent si violemment. La rationnel et l'évidence. Lorsqu'il faut, il faut lorsque je pose le regard sur toi que j'oublie que je te connais depuis toujours. Il faut que je gomme, que j'efface, que j'oublie tout. Il faut que j'anéantisse mes certitudes. Ce qui est pour moi La Vérité. Et il n'y en a jamais eu aucune autre. Il faut que j'oublie toutes mes routes, tous les chemins parcourus, partout ou je t'ai cherché et ce que j'y ai appris, ce que j'y appris pour pouvoir un jour arriver à ce moment, toujours nouveau, toujours recommencé ou je suis devant toi.

Certains jours je me lève est le monde me sourit de toi. Je reconnais enfin ce sourire, je peux le voir.

D'autres jours je n'ai plus rien à faire ici. Après tout je l'ai trouvé. Je n'ai jamais caché n'avoir aucun autres but dans la vie que de chercher cet homme, unique. Sans lui je suis incomplète, inutile, mes forces et toute cette énergie s'égaient et ne savent pas ou se diriger.

Et je ne connais pas la suite de l'histoire et je suis arrivée trop faible, trop fragile pour l'inventer. Et il ne devait pas en être autrement puisque c'est à lui de décider de la suite.

 

Ce que j'aurais appris et qu'il y a toujours un après, toujours un suite. Elle est toujours étrange, inespérée, je sais que même les rêves les plus fous, ceux que l'on se raconte le soir pour se rassurer, se faire tenir jusqu'à demain peuvent prendre corps de la manière la plus incroyable qu'il soit.

 

 

 

 

 

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