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Monter, descendre ... ça glisse pareil.
17 juillet 2009

Mouton Rothschild 1945

Aujourd'hui la question qui nous intéresse, hors ce type merveilleusement incroyable sur lequel je viens de mettre la main et qui me renvoie à l'infinie variété des hommes et mon impossibilité chronique à ne pouvoir choisir entre tous, est le suicide d'un type que je ne connais pas mais sur lequel on m'a questionnée tantôt. Vui car moi je suis spécialiste es suicidés semble-t-il. Ceci étant dit, pourquoi me priver de mon punk berlinois - copie conforme de Cantat, ai je découvert, au même âge - et de ses plaquages au sol pour pouvoir accéder à ce qui se fait de mieux en matière d'homme ? Le nec plus ultra, le Petrus, Yquem, Mouton Rothschild 1945 de l'homme. Sa quintessence et sa perfection, comme un excellent vin ouvert à la bonne minute près, l'homme parfait vraiment. En tout point. Je suis fondue. Et surtout je ne sais plus ou donner de la tête. Entre les deux 20 ans d'écart.


Mais mon punk n'aura jamais la subtilité, l'élégance, le raffinement, la subtilité, la délicatessse la finesse de mon Mouton Rothschild comme mon Mouton Rothschild n'aura jamais l'idée de me plaquer au sol au mur sur la porte au plafond et surement moins d'endurance pour le faire toute la nuit. Mais quelle femme ne donnerai pas son âme pour qu'un tel homme tende délicatement la main vers son visage, les paupières mi closes sur ses yeux d'un tendre sombre et le parti pris de rire et de  s'intéresser au monde superbement tracé sur le visage.  Cet homme est une merveille, la lamborghini du genre masculin, un modèle inconnu jusqu'alors.
D'un côté un Barbera un peu vert mais que l'on perdra si on le garde trop longtemps, de l'autre un Petrus que l'on hésite à ouvrir tant on sait qu'une fois la coupe bue tout autre nectar restera à jamais fade.


Et si ce soir je pense avec bonheur à mon Mouton Rothschild c'est que c'est typiquement le genre d'hommes auquel on a envie de penser quand on ressasse des idées sombres. Lui est lumineux, planté, direct, intégre,circonspect rien qui ne puisse résister à la mélasse de la sombritude. Tu aurais du voir la joute oratoire qui a précédé ma chute, une merveille parsemée d'humour de tact et de finesse. J'avais l'impression d'assister à une partie d'échec dont l'enjeu n'était autre que mon coeur...le deuxième certes mais coeur tout de même. Evidemment comme il est parfait il vainquit.

Bref. Penser à Ch. Yquem l'invincible en cette journée ou Mère me demanda pourquoi mais comment donc se suicide-t-on à 40 ans (je te le demande ?) c'est comme être télétransportée  sur une île grecque dans un palace immense avec colonnes et vue sur la mer y compris depuis la piscine un jour de crachin parisien ou fauchée et désespérée on sait subitement qu'on ne verra jamais plus l'océan.

Experte donc en suicides j'avais déjà expliqué à Kheira pourquoi cet homme que je ne connais pas s'était suicidé dans une chambre d'hôtel à l'étranger. c'est plus facile. A l'étranger, loin de chez soi, de sa famille, de sa maison et de son découvert bancaire la notion de responsabilité est atténuée, la culpabilité de faire ce que l'on doit disparaît. Yapluka. J'expliquais donc à Mère pourquoi on se suicide à 40 ans. En une phrase : Passer sa vie à essayer d'en faire quelque chose et ne jamais y arriver, à un moment le bon sens veuille que l'on finisse par laisser tomber.

Il était célibataire cet homme là, peut être un Barbera et j'aurais surement apprécié qu'il me collasse au mur, peut être un Ch. Petrus qui s'est mis à pourrir à force de n'avoir jamais été ouvert. En tout cas quelqu'un qui a pris la bonne décision, la meilleure pour lui. Pas dépressif pour un sou son acte à tétanisé son entourage, déprimé les chaumières. Interpellé. Pourquoi mais comment mais pour qui ? Mais parce que. Ce que je me tue à repéter à longueur de journée. La fatigue. La lassitude, l'absence à un monde qui n'est plus fait pour soi. Bien sur ce monde n'est fait pour personne mais certains en ont plus conscience que d'autres.


Moi même j'ai mon petit sablier, ma deadline. Le moment après lequel j'ai décreté que je ne ferais plus l'effort de me lever sinon pour avaler soulagée enfin un tube de barbituriques ou équivalent. Je passe de temps à autre, une ou deux fois par an, des journées entières au lit sans trouver aucune bonne raison pour m'en extirper malgré mes efforts, ni manger ni boire ni pisser ni même fumer n'arrivent à m'arracher à mon envie de fuir, à ma certitude que la vie aura ma peau pourquoi prolonger une telle ineptie dans laquelle je m'ennuie avec le sentiment d'être une grosse mouche sous un dé en verre ?



Mais je ne suis pas encore arrivée à ma deadline dans cette attente je m'échigne à essayer de me donner aujourd'hui de bonnes raisons d'en repousser l'échéance quand elle arrivera. le Ch. Yquem est une très bonne raison, tout ce qui vit sur la planète et que je ne connais pas est une autre très bonne raison si je trouve un moyen de pouvoir en profiter chaque jour d'y gagner ma vie et donc d'aligner ce que je suis à ce que je peux vivre je pourrais peut être même vivre jusqu'à 190 ans tant l'idée de disparaître sans avoir tout connu me fait très paradoxalement horreur, mais l'on sait bien n'est ce pas, qu' en 2009 l'échec du plébéien n'est hélas plus de son ressort.


D'autres décident à ma place, si je suis aimable, si je dois travailler, si j'ai la bonne tête pour qu'on m'embauche, pour qu'on me baise, pour qu'on m'aime, pour que je sois payée plus ou moins, pour que j'ai le droit qu'on me loue un  appart ou si je suis plutôt SDF. D'autres décident ce que je vaux sur le marché si on doit m'appliquer un taux préférentiel si j'ai assez d'amis dans la bande si j'ai le droit de dire ce que je dis de manger ce que je mange d'aimer qui j'aime,  d'autres décrètent que je ne peux pas habiter là ou pourtant j'ai envie que je n'ai pas la bonne tête pour faire la formation qui m'intéresse que je dois plutôt faire ça parce que dans ce secteur on embauche alors je ferais un métier qui ne me plait pas et autour de moi comme autour de chacun on érigera un mur si haut si haut que je ne verrais jamais plus les étoiles, je ne saurais plus jamais qu'elles sont en libre service pour l'oeil alors j'irais acheter dans une prison en tôle et en néon le droit de les regarder comme j'achète déjà le droit d'être aimée, comme j'achète des objets qui vont me sauter à la place d'un autre qui est de l'autre côté du mur épais et qui se saute tout seul aussi et qui aime sa télé et qui ne sait même plus faire la différence entre lui et les murs.


Pourquoi en 2009 se suicider à 40 ans ? Parce que Houellebecq a été visionnaire mais pas encore assez trash ni cynique pour exposer le monde tel que les occidentaux l'expérimentent actuellement. Parce qu'on a regardé Graffiti 80.  Il n'y a plus dans les émissions qui retissent le fond pictural et sonore de nos enfances et de nos adolescences que des choses mortes, des gens qui sont tous déjà morts, des concepts morts, des idées mortes, des avancées sociales mortes et nous avons à peine 40 ans que notre monde s'est effondré, n'existe plus. Le pire au fond est d'avoir grandi au milieu des années 80 et d'avoir été imprégnés de choses qui ont soudainement disparues piétinées par des gens qui nous sont inconnus pour des raisons qui nous restent étrangères.


Il a fait ce qu'il y a de mieux à faire pour lui mais non seulement pour nous tous. La possibilité d'avoir l'idée de se suicider est certainement ce qu'il y a de mieux dans l'espèce humaine, ce qui la sauve. Savoir que quand j'en aurais assez je déciderai moi même de descendre du train en marche et il n'y a plus que cela aujourd'hui qui m'appartienne devient mon salut, ma révolte privée, le dernier acte que je ferais sur cette terre sera un acte d'une subversion extrême et ainsi si j'ai de la chance je pourrais mourir mieux que j'ai vécu. Comme disait l'autre "dans cette attente je ne crains rien, pas même le bonheur".


Evidemment nous devrons attendre que le bonheur ChateauYquem revienne de son voyage en Papouasie Nouvelle Guinée d'ici quelques semaines, je vois d'ici ton sourire amusé, certes les hommes sont tous différents mais ceux que j'aime je pourrais les réunir autour d'une table qu'ils trouveraient le moyen de copiner et surement de se barrer taper le carton sur un ferry en partance pour Mayotte.



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