Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Monter, descendre ... ça glisse pareil.
17 juillet 2010

Trop près du bord.

C'est toujours plus que l'on perd. Plus que Giraudeau,que Ferrat, que Saint Laurent. Plus qu'une gueule qu'on connaît depuis toujours, que des émois adolescents, plus que des films.


C'est la vie qui continue son avancée, en pire, en détricotant peu à peu le chemin fait. Bientôt il ne restera plus rien plus personne pour témoigner du passé. Bientôt je serais la prochaine sur la liste, mais ça ne me dérange pas tant que ça moi qui finit coincée dans une ornière. Je n'aurais pas vécu grand chose, pas du tout ce que je voulais en tout cas et pourtant tout ce dont je rêvais étaient des petites choses minables.


Par exemple j'aurais voulu vivre un départ en vacances en voiture en été. A partir de Paris, l'agacement à l'idée d'être coincée à la sortie de la ville, le soleil qui se lève, l'odeur des pneus sur l'asphalte surchauffée.
Ou alors une odeur d'after shave et de café, france inter en fond sonore, un matin.
Ouvrir la porte à des amis qui viennent dîner.
De grandes tablées d'amis qui rigolent.


Oai. On m'envie mes histoires abracadabrantes et vlan sous les grelots du bouffon les perles scintillantes de Circé on découvre comme a dit Marchand, une banalité navrante...il en savait quelque chose de ce qu'on arrive pas à vivre de banal et de con quand on est admiré pour des hauts faits.  De la vie simple et gaie qu'on arrive même pas à effleurer et on en crève d'avidité, de l'amour des autres qu'on arrive jamais à attraper, ou alors pas longtemps juste le temps de savoir ce qu'on loupe. Il savait ces rêves honteux car banals alors que nous, personnalités hautes en couleur, nous avions en apparence droit à tout ce qui est inaccessible pour le commun des mortels et nous n'en voulions pas.


Lui comme moi absents sur les tapis rouges sur lesquels pourtant on nous attendait, enfermés quelque part a chercher la formule magique des départs en vacances en été.

C'est long.


Incapable d'inventer un avenir acceptable et confinés au passé, ne reste plus qu'à regarder le peu que l'on avait, la poussière d'amour collectée qui immanquablement au fil du temps, disparaît.


Giraudeau, Ferrat, Saint Laurent. Ce que l'on a pu partager de simple et gai, avant. Quand on ne savait pas encore qu'une fois ces moments passés on serait incapables d'en inventer d'autres.


Le passé, disparait et nous oblige à avancer, mais sans ce qu'on appelle les petites choses de la vie et qui pour nous  sont des oasis immenses, sans amour il n'y a pas d'avenir, rien à poser sous ses pieds. Devant il n'y a  que du vide, et progressivement derrière aussi.


Et un jour, à la fin d'un été, toujours le même, un été sans départ en voiture, sans odeur d'after shave, sans amour avec entre les mains un résidu poussiéreux qui ne correspond plus à rien, on se retrouve sans plus de possibilité de reculer.

Trop près du bord.












Publicité
Publicité
Commentaires
Monter, descendre ... ça glisse pareil.
Publicité
Archives
Publicité